Cet immeuble courbe arborant une façade rideau miroitante sur neuf étages de haut n’est pas un immeuble « générique », et constitue un fort repère dans l’imaginaire des Fontenaisiens, avec son socle de hublots et ses noyaux verticaux opaques.
Alors que de plus en plus de surfaces de bureaux sont amenées à être métamorphosées en logements, comment transformer radicalement les usages de cet immeuble sans « dénaturer » l’œuvre, en prolongeant l’esprit du concepteur originel ? Comment produire une nouvelle étape dans la vie du bâtiment qui fasse que l’édifice reste une œuvre de Niemeyer ?
Le projet définit une dualité claire entre les deux façades : au nord, les circulations et les chambres, derrière une façade à l’aspect proche du mur rideau existant ; au sud, une façade transfigurée avec des salons et des loggias rapportées, offrant lumière et vues sur le Parc.
La stratégie a consisté à repenser la distribution verticale, en démolissant le noyau sud non adapté à du logement et constituant un masque solaire important. La création de deux nouveaux noyaux, l’un central, l’autre sur le pignon ouest, permet d’obtenir 100 % des salons au sud.
Profitant des trames sans poteaux de 11 m de portée (dalles précontraintes), la majorité des logements sont traversants, certains desservis par une galerie ventilée au nord, dont les murs en pavé de verre laissent pénétrer la lumière en tous sens.
Le nouveau cloisonnement, rayonnant, s’inscrit ainsi dans la logique fonctionnaliste de Niemeyer, dont la liberté des courbes a toujours été mise en valeur par le systématisme des plans, notamment dans ses projets de logements collectifs.
Au rez-de-chaussée sont créés deux commerces et trois halls d’entrée de logements, retrouvant la transparence du socle perdue au fil des années, et amplifiant la perception des grandes portées permises par les trois piles porteuses.
Les loggias sont composées de plateaux en bois massif supportés par des structures métalliques accrochées à la façade. De généreuses jardinières en acier galvanisé servent de garde-corps et soutiennent des stores inclinés dont la couleur jaune vif reprend une des couleurs de prédilection d’Oscar Niemeyer, qu’il a utilisée sur de nombreux bâtiments à travers le monde, en hommage au jaune du drapeau brésilien.
Cette opération se veut un manifeste pour la transformation et le réemploi de bâtiments existants, démontrant l’adaptabilité possible de ces structures préexistantes à travers un changement programmatique, y compris avec une approche patrimoniale.
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Projet de transformation d’un immeuble de bureaux – conçu par l’architecte Oscar Niemeyer dans les années 1980 – en 64 logements sociaux. Source : NRAU 
