Gestion de l’humidité en période hivernale sur les chantiers de construction Source : UL Solutions

En période hivernale, la gestion de l’humidité et du risque de condensation sur un chantier de construction peut devenir complexe et être la source de problématiques au niveau de l’enveloppe d’un bâtiment. L’objectif de cet article est de sensibiliser les professionnels du milieu à ces enjeux qu’ont à faire face les entrepreneurs, d’identifier les types de problématiques rencontrées et leurs conséquences et de faire un survol des options de chauffage temporaire disponibles.

Une chronique du 

Dans un premier temps, il est primordial de comprendre la base des principes hygrothermiques de l’air ambiant en ce qui a trait aux paramètres suivants : température ambiante, humidité relative et point de rosée. L’utilisation des différents équipements de mesures et outils informatiques disponibles nous permet d’obtenir le profil des conditions ambiantes en cours de construction afin d’évaluer les risques relatifs à la condensation.


Suivant ces principes hygrothermiques, il est essentiel de connaitre les différentes sources d’humidité à l’intérieur de nos constructions en condition hivernale. Les excavations intérieures (sol exposé), le bétonnage et la cure, les infiltrations d’eau et/ou de neige, les travaux intérieurs (ignifugation des structures, plâtrage, peinture, etc.), l’activité humaine et le mode de chauffage temporaire ne sont que quelques exemples de sources d’humidité qui devront être gérées efficacement.

Ainsi, à l’approche de l’hiver, une analyse est primordiale afin de définir les besoins en chauffage et les facteurs suivants vont certainement influencer ce choix :

  • Volumétrie et géométrie du bâtiment
  • Source d’énergie disponible (électricité, gaz naturel, etc.)
  • Étape de construction
  • Niveau d'étanchéité temporaire

Bien que différents outils de calcul de consommation soient disponibles en ligne, il est toujours recommandé de faire appel à un expert pour une analyse plus exhaustive des besoins.

Différents systèmes de chauffage sont disponibles, possédant chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Les chauffages électriques permettent de fournir une chaleur sécuritaire, propre, sèche et sans combustion. Ils sont principalement utilisés pour des constructions fermées où l’apport d’air frais n’est pas requis, mais où l’alimentation électrique, souvent temporaire, est disponible en fonction de la puissance requise.

Les chauffages à combustion directe présentent une solution simple et performante. Ce sont de grands consommateurs de carburant et génèrent une grande quantité d’humidité et de résidus de combustion dans l’air ambiant, d’où l’importance d’une bonne ventilation et d’un apport d’air frais.

Les chauffages à combustion indirecte, pour leur part, proposent une flamme contenue à l’intérieur d’une chambre de combustion permettant de rediriger les résidus de combustion et l’humidité générée vers l’extérieur. Ils sont des consommateurs de carburant modérés et présentent également une solution simple et performante.

Finalement, les chauffages hydroniques, consistant en la circulation d’un glycol à partir d’une chaudière vers un conduit, sont de plus répandus. Originalement conçu pour le dégel des sols, ce système de conduits de circulation est jumelé à des échangeurs intérieurs permettant de fournir une chaleur sécuritaire, propre, sèche et sans combustion, au même titre que les chauffages électriques.

Depuis quelques années, il est possible d’observer sur les chantiers de construction des systèmes de chauffage intelligents composés de capteurs et de contrôleurs reliés à une passerelle informatique dont les données sont accessibles sur une plateforme infonuagique. Ces systèmes assurent une surveillance à distance des équipements de chauffage selon des conditions prédéterminées et un contrôle des cycles selon la période (jour, soir et fin de semaine). Ainsi, des alertes peuvent être programmées afin d’aviser en temps réel de tout changement. L’utilisation de ces systèmes permet une réduction des coûts de chauffage en optimisant la consommation du carburant utilisé en plus de conserver un historique des données pour référence future.

L’objectif ultime de la gestion de l’humidité sur les chantiers de construction est d’éviter les problématiques de condensation et/ou de givre sur les différentes surfaces pouvant amener à la formation de moisissures et/ou des dommages au niveau des matériaux. Il est essentiel de garder en perspective que certains éléments comme les structures de bois et les matériaux d’ébénisterie nécessitent le maintien d’un pourcentage minimum d’humidité relative. Finalement, il ne faut pas oublier que l’utilisation de certains systèmes de chauffage temporaire peut présenter un risque de dépôt sur des surfaces finies et d’intoxication au dioxyde de carbone (CO2) si l’espace est mal ventilé.

En conclusion, le chauffage temporaire et la gestion de l’humidité à l’intérieur de nos chantiers de construction sont des éléments essentiels à considérer en condition hivernale. La gestion à la source, le monitorage des conditions ambiantes, l’optimisation de l’étanchéité des fermetures temporaires, le bon système de chauffage et une circulation de l’air adéquate demeurent les principales clefs afin d’éviter les problématiques de condensation.


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