La démolition reste un enjeu en 2024 François Roy, Archives La Presse

La perte de deux bâtiments patrimoniaux sur l’avenue Van Horne à Outremont sonne un dur rappel : la démolition reste un enjeu en 2024.

1110, 1114, 1124 et 1128 Avenue Van Horne, 2018, Google Street View.

 

Ces deux modestes bâtiments résidentiels comptaient parmi les plus anciens d’Outremont, indiqués sur un atlas de 1907. Ils témoignaient de cette urbanisation du quartier nord associée à la présence du réseau ferroviaire tracé au XIXe siècle. Elles auraient été chez elles à Saint-Henri, Lachine ou Hochelaga. Ornée d’une belle mansarde et de boiseries, celle de gauche était reconnue comme témoin architectural d’intérêt par la réglementation.

 

Croquis de l’intersection des avenues Querbes et Van Horne. Extrait de Dinu Bumbaru, Carnet d’un promeneur dans Montréal, Les Éditions la Presse, 2020, p. 129.

 

La mairie d’Outremont nous informe qu’en 2022 le propriétaire obtenait l’autorisation pour un projet immobilier qui prévoyait intégrer ces maisons, ou du moins leurs façades, ce qui lui évitait une procédure de démolition. L’été dernier, il en avait fait démolir l’arrière et l’intérieur des deux maisons, ne laissant que leurs toits et murs avant, soutenus selon des plans d’ingénieurs exigés par l’arrondissement. En février 2024, à la suite d’un effondrement imprévu, tout a été rasé par sécurité avec l’accord du ministère de la Culture.

Hasard regrettable, vandalisme ou négligence utile ? L’arrondissement nous indique que le permis dont disposait le promoteur est désormais caduc et qu’il lui faudra reprendre la procédure pour un nouveau projet. Aussi, la mairie d’Outremont fera un post-mortem de cette situation dont le patrimoine a fait les frais.

 

Atlas of the island and city of Montreal and Ile Bizard a compilation of the most recent cadastral plans from the book of reference, Adolphe Rodrigue Pinsoneault, 1907. Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

 

Héritage Montréal s’est proposé pour y contribuer. Il ne faut pas que ces deux bâtiments patrimoniaux soient tombés en vain. De toute évidence, les procédures et bonnes intentions ne suffisent pas toujours. En plus d’éliminer le flou qui entoure la définition de « démolition », on devra imaginer de nouveaux moyens pour éviter que ces gâchis se répètent ; par exemple, des exigences techniques, des garanties financières ou des compétences obligatoires.

Article La Presse


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