Le Vivoir, restaurant du bien-être André-Olivier Lyra

Si on vient au restaurant pour se restaurer, on vient au Vivoir pour trouver un espace de vie. En cohérence avec les soins et les activités de santé globale proposés au Monastère, le Vivoir participe au ressourcement de la clientèle.

Restauré et réaménagé en 2015 par ABCP architecture, le Monastère des Augustines offre un hébergement axé sur la santé et le mieux-être. Cette offre comportait déjà un restaurant, mais comme dans tout restaurant, on ne faisait qu’y manger et les heures d’ouverture étaient fixes. Rien à voir avec le Vivoir, inauguré au printemps 2022 par le Monastère.

Si on vient au restaurant pour se restaurer, on vient au Vivoir pour trouver un espace de vie. En cohérence avec les soins et les activités de santé globale proposés au Monastère, le Vivoir participe au ressourcement de la clientèle en favorisant l’alimentation consciente, qui consiste à manger selon les besoins ressentis. « On mange quand on a faim, selon nos sensations. On mange comme on veut en matière de quantité, et quand on veut », explique Caroline Maheu, directrice, communications et marketing au Monastère.

Par exemple, les clients qui veulent participer à la marche méditative de neuf heures peuvent choisir de prendre un léger petit-déjeuner à sept heures avant de sortir, ou un déjeuner plus copieux à dix heures à leur retour. Le menu permet à chacun de composer son assiette en choisissant la nature des aliments et la quantité. « Ce n’est pas une formule buffet. Les gens commandent la combinaison d’aliments qu’ils veulent et le plat est préparé », nuance Caroline Maheu. Le Vivoir offre cette flexibilité d’horaire et de menus pour permettre de s’alimenter en fonction des sensations et des activités de la journée.

Le Vivoir privilégie une alimentation du terroir et des produits locaux. Cette proximité avec la nature est rappelée par le mur végétalisé qui encadre un frigo à pousses, le bois du mobilier et le rotin des lampadaires. Les grandes fenêtres laissent aussi voir la végétation de la cour intérieure du Monastère. – Photo : André-Olivier Lyra

Sur place, un recueil et les services aident à bien se connaître pour cerner les besoins nutritifs, et des ateliers culinaires permettent de poursuivre l’apprentissage de l’alimentation consciente. « La provenance des aliments, l’intention dans laquelle on cuisine font partie de l’alimentation consciente. Des aliments qu’on fait pousser ont une valeur autre que marchande et dont on peut prendre conscience », indique Caroline Maheu.

Enfin, le Vivoir est aussi un espace de vie parce qu’on y vient aussi pour lire, écrire, se détendre, être seul, mais aussi échanger avec les autres clients ou le personnel. On vient y vivre.

C’est tout ce concept du Vivoir que le designer d’intérieur Christopher Storrar devait inscrire dans l’aménagement des lieux. « Je suis là pour appuyer les sensations que le Monastère veut donner au public. Le Vivoir est un lieu de détente et d’échange. Ressentir, prendre le temps et partager se ressentent dans le design », dit-il.

Le Vivoir est aussi à la croisée des chemins entre patrimoine historique et contemporanéité. Il est en effet situé dans l’aile récente du monastère datant des années 1950, alors que l’hébergement est localisé dans l’aile ancienne datant du 17e siècle. « Il fallait retranscrire les boiseries, les sensations d’histoire de l’aile ancienne dans le restaurant », relate Christopher Storrar, qui est membre de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec.

Le Vivoir n’est pas seulement un lieu de restauration, mais aussi un lieu de détente et d’échange, comme l’y invite l’ambiance feutrée de l’alcôve. On remarque le travail du designer Christopher Storrar pour marier le plancher de terrazzo des années 1950, les coussins noir et blanc aux couleurs des Augustines, le bois brut du billot et les lambris en écho au terroir, ainsi que le design contemporain de la lampe. – Photo : André-Olivier Lyra.

Visite des lieux

On entre dans le Vivoir par un court couloir qui donne le ton aux lieux. Le mur de gauche est orné d’une reproduction d’une photographie d’archive montrant les augustines dans leurs travaux des champs, rappelant ainsi que les sœurs cultivaient leur nourriture. Le mur de droite est vert olive, en écho à l’olivier, symbole du Monastère. Sur cette couleur douce aux yeux se lit la définition du Vivoir : Pièce lumineuse où l’on aime se poser, afin de se nourrir du présent, d’échanges ou de silences. Orné de mémoire et parfumé d’hospitalité, le Vivoir incite celui qu’il abrite à être bienveillant envers son corps et son âme.

La photographie fait place à un mur végétalisé qui se poursuit jusqu’aux fenêtres, tandis qu’à droite, le mur s’interrompt pour déboucher sur la salle de restauration. La lumière naturelle entre généreusement par les grandes fenêtres qui donnent sur la cour intérieure du Monastère. Toute cette lumière se reflète par le plancher de terrazzo blanc piqueté de vert et d’orange, les murs de lambris peints en blanc et une partie du plafond également blanche. La section opposée aux fenêtres se présente comme une alcôve où des banquettes et des éclairages indirects créent une ambiance propice à la détente. « On peut même s’allonger, ce qui est atypique dans un restaurant », fait remarquer Christopher Storrar.

C’est lui qui a conçu le mobilier en mariant le bois pour évoquer le terroir, les tissus, les couleurs noir et blanc de l’habit des Augustines, des formes contemporaines et épurées, sans négliger le confort. La variété des formats de tables et de décor permet à chacun de s’installer à son aise selon ses sensations du moment. « Il fallait donner aux gens la liberté de s’asseoir et de s’inscrire dans l’environnement qui les attire. On peut s’isoler, s’installer au milieu et être vu, venir seul, en famille, en couple », décrit Christopher Storrar.

Le Vivoir est réservé à la clientèle qui séjourne au Monastère, mais tout le monde peut venir au Comptoir commander des mets à emporter. Des produits locaux sont aussi en vente. Le design est en accord avec celui du Vivoir en alliant le blanc, le vert et les lambris muraux. – Photo : André-Olivier Lyra

Une table patrimoniale provenant du réfectoire des sœurs a aussi pris place et sert à présenter les ateliers culinaires. Les lambris, les moulures et les cimaises sont d’autres rappels de l’aile ancienne, tout comme les objets exposés dans une niche au mur et les tableaux de plantes reproduites à partir de livres anciens. Entre ce patrimoine des siècles passés et le design contemporain du mobilier, le terrazzo des années 1950 constitue un habile trait d’union. La couleur verte, les rondeurs des colonnes, les courbes à la jonction des murs et du plafond contribuent aussi à cette harmonie d’ensemble en plus de créer une ambiance enveloppante et apaisante. Comme l’annonce la phrase murale à l’entrée, le Vivoir est bel et bien orné de mémoire et invite au bien-être et à la bienveillance. 


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