Structure organisationnelle
La proposition est la suivante : revoir la structure du ministère de la Santé et des Services sociaux, en détachant de ce ministère les CHSLD. Le niveau de gouvernement le plus apte à servir les populations demeure le niveau local. Cette approche est vue positivement, puisqu’elle serait plus adaptée et cerne plus aisément les difficultés de fonctionnement et plus particulièrement dans les circonstances exceptionnelles. Le conseil municipal devient l’interlocuteur principal.
Un changement plus ciblé dans les investissements en infrastructures municipales devient plus cohérent en matière de développement local. La situation présente nécessite une réflexion profonde et durable qui prend en compte la qualité des services de santé d’une part et un équilibre à atteindre entre développement, sécurité des résidents et stabilité de la main d’œuvre.
Le personnel soignant
Le recrutement de la fonction préposé serait bonifié, puisque ce personnel serait des employés municipaux ayant droit aux mêmes conditions d’emplois de la fonction publique municipale. Il faut cependant se rappeler que les professionnels de la santé exercent leurs fonctions par dévouement. Les rajustements de salaire ne sont qu’une partie de la solution.
On peut voir dans cette approche un dynamisme local visant l’appartenance au milieu de vie des citoyens et à limiter une migration obligée souvent pour les personnes concernées. Les préposés sont dans les municipalités locales, les infirmières relèvent des CLSC régionaux dans un exercice de couverture régionale. Accueillir les immigrants devient également une avenue intéressante pour les candidatures intéressées. On peut penser également qu’il y aurait une plus grande mobilité de la main-d’œuvre.
Les CHSLD n’accueillent pas strictement les ainés, mais également des adultes de divers groupes d’âge aux prises avec divers handicaps. Le milieu de vie doit être planifié pour rendre possible la mixité entre résidents. Photo : OPHQ
Les ainés autonomes ou semi autonomes demeurent dans les municipalités, jusqu’à un niveau ou la perte devient lourde et trop lourde pour le milieu. Ceux-ci seraient transférés dans les hôpitaux de proximité, plus spécialisés.
Revitalisation du monde municipal
Comme mentionné, une option pourrait être une délégation de pouvoirs aux municipalités locales et aux MRC (possiblement). Dans certains pays d’Europe, l’éducation primaire est sous la responsabilité des communes. On pourrait penser que des soins de confort pourraient être reçus localement. Nous avons une situation qui permet de revoir les conditions pour le mieux vivre ensemble. Il ne faut pas avoir peur quand il s’agit de faire marche arrière. La densité d’occupation devient une norme pour le personnel attitré. Constatation non négligeable, les proches aidants ont l’avantage d’être plus présents puisque la proximité favorise les visites. Ce projet est un début dans un processus plus large de décentralisation et de déconcentration d’activités gouvernementales dans le développement des régions, et les services sociaux permettent un meilleur équilibre dans le développement régional. Nous nous souviendrons qu’une grande partie des éclosions de contamination se sont produites en milieu urbanisé de haute densité d’occupation.
La maison des ainés
J’ai lu avec intérêt la proposition en rapport avec le concept de la maison des ainés, partie intégrante du plan d’action de la CAQ. Cette proposition fait place à une délégation de pouvoirs aux municipalités qui offrirait à leurs citoyens une nouvelle fonction, soit celle d’une maison de services sociaux pour les citoyens en lien avec les OMH, les CHLSD, les HLM et autres organismes dans une dynamique de partage de services. Les résidences Enharmonie de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) offrent une certaine ouverture en rendant possible la mixité entre résidents. Il faut se rappeler que les maisons des ainés sont des milieux de vie différents des milieux de santé.
Cette approche pourrait être vue comme une bonification au projet des maisons des ainés proposé par le présent gouvernement de la CAQ. De toute évidence, un changement aussi important nécessite un exercice financier comparé qui pourrait s’avérer un pas dans la bonne direction.
Le grand risque serait de ne rien avoir appris de cette situation. Santé et économie sont des sujets difficilement miscibles. Il serait bon de se rappeler de ce que pensent certains philosophes, J’accuse l’économie triomphante disait le philosophe Albert Jaquart.