Les parements de maçonnerie jouent un rôle important pour le bon fonctionnement du bâtiment, tel que conçu, en ce qui a trait à l’efficacité énergétique, la durabilité et la résilience. Il faut apporter une attention particulière lors de la conception du bâtiment afin d’assurer la performance voulue. Certains revêtements extérieurs légers et flexibles n’apporteront pas les mêmes avantages, et doivent parfois être installés selon un système breveté, ne permettant pas toujours le niveau de contrôle attendu par le concepteur. Un parement de maçonnerie, bien au contraire, peut être installé selon une myriade de dispositions esthétiques. Sa masse et sa rigidité confèrent la pérennité à l’ouvrage.
En ce qui concerne la conception des parements de maçonnerie, des règles prescrivant le type et l’espacement des attaches à maçonnerie peuvent s’appliquer dans certains cas. Mais l’isolation nécessaire pour les bâtiments modernes, et parfois aussi les contraintes sismiques applicables, proscrivent l’usage de la plupart des attaches dites « normatives » de la norme CSA A370 (norme pour les connecteurs en maçonnerie). Hormis les maisons et petits bâtiments sans isolant continu (pour lesquels un espacement normatif pour les feuillards est prescrit), le concepteur devra déterminer le type et l’espacement des attaches nécessaires. D’autres aspects de la conception, tels l’emplacement des joints de rupture et le support vertical de la maçonnerie, sont aussi à la charge du concepteur. Ceci donne beaucoup de contrôle au concepteur quant à l’aspect de l’ouvrage et peut aussi prévenir des erreurs de construction si tous les détails sont inclus dans les plans et devis du projet.
Un parement de maçonnerie est un assemblage non porteur qui s’appuie sur un arrière-mur structural. Puisqu’il est souvent construit en une seule paroi de 90 mm d’épaisseur, ce type de mur serait considéré extrêmement élancé et susceptible de flamber s’il n’était pas solidement raccordé à l’arrière-mur à l’aide d’attaches conçues à cet effet. Ces attaches transfèrent à l’arrière-mur toutes les charges latérales (charges du vent, charges sismiques) appliquées au parement. La résistance des attaches individuelles ainsi que leur espacement sont donc des aspects critiques à déterminer pour le concepteur. La norme de calcul pour les ouvrages en maçonnerie (CSA S304) indique un espacement maximum pour les attaches de 800 mm horizontalement et 600 mm verticalement, cependant cet espacement ne doit pas être prescrit sans calcul d’ingénierie démontrant qu’elle offrira une résistance suffisante, étant donné les conditions de charges, pour le projet précis. Un espacement plus rapproché des attaches pourrait être nécessaire. Il ne serait pas pour autant convenable de prescrire systématiquement un espacement très rapproché, sans justification par calcul, puisque cette pratique engendrerait des surcoûts importants associés à l’installation d’attaches superflues et qui ne sont pas réellement nécessaires pour résister aux charges attendues.
La maçonnerie est aujourd’hui un matériau de construction générique (non breveté) dont les règles de conception et de construction sont solidement encadrées par des normes à jours fondées sur des décennies de retour d’expérience et de résultats de recherches et d’analyses de fine pointe. Ces normes ne libèrent pas les concepteurs de leurs responsabilités, mais servent plutôt à les outiller de façon à produire des conceptions sur mesure qui seront durables et répondront aux objectifs du projet, même dans les conditions les plus exigeantes. Pour alléger la tâche du concepteur, le Canada Masonry Design Centre est sur le point de lancer un outil de calcul simplifié pour déterminer l’espacement des attaches qui sera applicable pour plusieurs des cas les plus communs. Il offre aussi des ressources et un service technique, en collaboration avec l’Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec, pour l’interprétation et l’application des normes de la maçonnerie pour promouvoir la construction saine et performante en maçonnerie.