Mise à jour sur les normes NAFS 2017 et 2022 pour les produits de fenestration Source : Jean Miller

Le nouveau code de construction du Québec 2015 (modifié) est entré en vigueur le 8 janvier 2022, avec une période transitoire allouée de 18 mois. À la fin de cette période, celui-ci est devenu l’unique code de référence au Québec et fait référence à la norme NAFS 2017. Cette norme est la seule norme en vigueur au Québec à partir du 8 juillet 2023, et ce avec son Supplément canadien CSA A440S1:19.

Une chronique du 

Jean Miller, ing., directeur du laboratoire, UL Laboratoire Canada

La norme AAMA/WDMA/CSA101/I.S.2/A440 ou NAFS est l’harmonisation de trois normes régissant la fenestration en Amérique du Nord, soit les associations suivantes : Window & Door Manufacturers Association (WDMA), American Architectural Manufacturers Association(AAMA) et Canadian Standards Association (CSA).

La norme NAFS 2017 couvre la mise à l’essai des fenêtres, des portes, des produits toutes saisons, des puits de lumière tubulaires, des fenêtres de toit et des lanterneaux. Elle exclut cependant les fenêtres et portes intérieures, les portes de garage, les évents de chaleur montés sur les toits, les vitrages pour surfaces inclinées (autres que lanterneaux et fenêtres de toit), les murs rideaux et vitrines, les systèmes de portes d’entrée de commerces, les solariums, les portes tournantes et les portes d’acier commerciales classifiés selon ANSI/SDI A250.8.

La version 2022 de la norme NAFS publiée en décembre 2022 devrait être référencée dans la prochaine génération de codes du bâtiment au Canada. Son Supplément canadien CSA A440S1:25 est disponible depuis février 2025. Pourquoi une nouvelle norme pour la fenestration ? La NAFS 2022 permet de corriger des problématiques présentes dans les versions antérieures, soit des correctifs ou changements reliés à la facilité de manœuvre, l’étanchéité à l’air, la résistance à la pénétration d’eau, l’évaluation de la résistance structurale et le retrait des certains essais auxiliaires.

Une particularité de la norme NAFS, qui est moins connue par les utilisateurs, est que les systèmes de portes à charnières latérales ou portes pliantes peuvent être évalués sous un différentiel de pression nulle pour la résistance à la pénétration d’eau. La porte doit avoir alors une désignation identifiant le produit pour une performance « limitée à l’eau » (LW) et le Supplément canadien précise que ce produit devrait être utilisé et installé que dans un endroit où il sera à l’abri des intempéries, comme sous un toit de porche.

Le code de construction du Québec 2015 (modifié) exige que les fenêtres, les portes et les lanterneaux doivent se conformer à la norme NAFS et son Supplément canadien CSA A440S1. Ce dernier exige également l’étiquetage permanent (nom du manufacturier) et non permanent (performances NAFS). Pour qui doit-on afficher les performances des produits ? Pour les professionnels impliqués aux différents projets, tels qu’architectes, consultants, inspecteurs en bâtiment, inspecteurs de la GCR pour les bâtiments résidentiels couverts par la partie 9 du code, et finalement pour les propriétaires.

Le guide d’étiquetage NAFS pour le Canada vise tous les produits de fenestration couverts par NAFS. Ce document est disponible sur le site internet de Fenestration Canada et celui-ci définit les exigences d’étiquetage inclus dans la norme NAFS-11 et le Supplément canadien CSA/A440S1-17. Dans le document, on retrouve dix lignes directrices afin d’aider les manufacturiers à se conformer aux exigences en matière d’étiquetage.

Par contre, le processus d’étiquetage en usine peut être laborieux, et être un vrai casse-tête lorsque les produits sont livrés au chantier sans vitrage. De plus, typiquement lorsque des professionnels sont impliqués au projet, les manufacturiers doivent confirmer la performance des produits qui seront installés, et ce bien avant le début du projet. Pour aider les manufacturiers, la norme NAFS permet de faire de la vérification de performance de produits à des dimensions spécifiques en utilisant les normes suivantes : AAMA 2502 Comparative Analysis Procedure for Window and Doors Products, AAMA 450 Voluntary Performance Rating Method for Mulled Fenestration Assemblies et WDMA I.S.11 Industry Standard for Analytical Method for Design Pressure (DP) Ratings of Fenestration Products.

Les normes AAMA 2502, AAMA 450 et WDMA I.S.11 ont chacune une section qui décrit la documentation requise à fournir avec le résultat des calculs. Dans le processus d’analyse, il est aussi important de tenir compte des autres exigences référées par la norme NAFS et les différents codes en vigueur. Donc, en plus de respecter les critères d’ingénierie de ces normes, un ingénieur devra aussi tenir compte de la résistance des vitrages en vertu de la norme canadienne CAN/CGSB-12.20 Règles de calcul du verre à vitre pour le bâtiment et du transfert des charges structurales au niveau des ancrages et du substrat dans lequel sera installé le produit. Les calculs et documents associés doivent être signés par un ingénieur et celui-ci peut-être un employé de la compagnie ou un ingénieur indépendant (tierce partie). Le document d’ingénierie soumis par le manufacturier devrait inclure les mêmes informations que le Supplément canadien CSA A440S1 et les guides pour l’étiquetage de Fenestration Canada, ainsi que les informations requises pour bien comprendre la logique du processus de vérification.

Finalement, il est important de savoir que sur le site internet de Fenestration Canada, il est possible d’avoir accès à un calculateur de performances NAFS. Ce calculateur est un bel outil qui permet de confirmer les performances requises pour la fenestration, et ce pour différentes localités au Canada.

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