La pénurie de main-d’œuvre et la flambée des prix des matériaux de construction entraînent une baisse des mises en chantier. Pourtant, le Québec fait face actuellement à une pénurie de logements, selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). Il manquerait environ 100 000 logements abordables. Ainsi, entre en jeu l’Association des manufacturiers de bâtiments modulaires du Québec (AMBMQ). Cette association industrielle regroupe des fournisseurs et des manufacturiers de préfabrication du Québec en vue de représenter leurs intérêts économiques et techniques auprès de divers paliers de gouvernement, l’industrie, les consommateurs, tout autant que de promouvoir le bâtiment modulaire auprès des promoteurs et professionnels de la construction. Créée en 1977, l’AMBMQ a pour objectif de construire des bâtiments commerciaux, industriels, résidentiels et institutionnels modulaires pour répondre aux besoins du marché et faire front aux enjeux actuels.
Renouvelable, local et abondant, le bois a toutes les qualités pour charmer le secteur de la construction au Québec. Comme solution de remplacement à l’acier et au béton, le bois est un matériau qui se prête bien à la préfabrication. Le Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois (Cecobois) promeut ce matériau dans la préfabrication en raison de sa rentabilité économique estimée entre 20 et 30 % par rapport au béton et à l’acier pour les bâtiments de six étages et moins et de superficie de 5 000 m2 et moins, selon une étude comparative que Cecobois a réalisée en 2012.
La préfabrication se distingue en trois types
Les deux derniers types (panneaux et modulaire volumétrique), plus représentatifs de l’ensemble du bâtiment, se différencient notamment par la quantité de travail à accomplir sur chantier. Le modulaire volumétrique fait gagner du temps sur chantier, car une grande partie de la boîte est construite en usine. À l’inverse, les panneaux doivent être assemblés l’un à l’autre sur chantier, ce qui nécessite beaucoup de travail. Une autre différence est sur le plan de la conception. Le modulaire volumétrique doit répondre à des contraintes liées aux transports qui peuvent notamment limiter le poids et la dimension des modules, contraintes auxquelles la préfabrication en panneaux est moins soumise. De plus, la vitesse de construction est différente. Si sur chantier le modulaire volumétrique s’assemble en quelques heures, en usine, la quantité de travail est importante. Au contraire, les panneaux sont construits de façon automatisée en usine, ce qui permet une vitesse de fabrication rapide, mais requiert plus d’étapes au chantier.
Source : CIRCERB
Boîtes et panneaux peuvent sembler des termes repoussants en matière de liberté architecturale. Nombreux sont ceux pour qui le terme préfabrication réfère à l’image de la roulotte – c’est-à-dire un produit identique, non personnalisable et conçu plusieurs fois. Ce reproche a poussé les entreprises de préfabrication à tendre vers un système de conception plus personnalisable. Désormais, les constructions modulaires arpentent les rues avec des architectures complexes, ne laissant pas transparaître la modularité. Mais cela fait-il l’unanimité auprès des futurs acheteurs ?