René Lalique – De l’architecture art déco éphémère en Alsace René Lalique (1860-1945) entre en apprentissage chez le bijoutier Louis Aucoc en 1876. Il se forme à ce métier de joaillier tout en suivant des cours à l’École des arts décoratifs de Paris – Source : Collection Musée Lalique.

En Alsace, les forêts vosgiennes de sapins sont abondantes. Outre les légendes des forêts noires, celles-ci sont riches d’une histoire peu commune, celle des artisans du verre transportant leurs verreries portatives ou volantes, et ce, dès le XVe siècle. Leur savoir-faire fut jalousement préservé, mais au début du XXe siècle, le malin champenois René Lalique mit à profit leur science et leur art.

Des verriers à la manufacture de verre Lalique ouverte depuis 1921. Le métier de verrier est transmis depuis le XVe siècle dans les Vosges alsaciennes – Source : Collection Musée Lalique.

Alors jeune apprenti chez un maître-bijoutier, il avait acquis une expérience de créateur de bijoux. Doué d’un goût sûr et d’un flair admirable, René Lalique s’exprima rapidement par des dessins de flore, de faune et de corps de femme. Le bijoutier utilisa cette connaissance de gemmologie pour la faire émerger dans le domaine du verre. Il poursuivit dans cette voie et se consacra uniquement au verre. Il se mit à la recherche d’un lieu de production de verre avec des ouvriers qualifiés. Ainsi, il rassembla plusieurs des meilleurs verriers d’Alsace. Et en 1921, il installa sa manufacture de verre à Wingen-sur-Moder, petit village alsacien à 60 km au nord-ouest de Strasbourg faisant partie du parc naturel régional des Vosges du Nord.

Une scénographie architecturale

Entrée du Musée Lalique, aménagé sur un ancien site verrier du XVIIIe siècle à Wingen-sur-Moder, petit village alsacien près des forêts vosgiennes – Source : Collection Musée Lalique.
Les Bacchantes, 1927, verre-moulé-pressé, vases iconiques par René Lalique – Source : Collection Musée Lalique.
Le parti pris de présenter une scénographie à modules de charpentes apparentes a permis de mettre en valeur les objets et lieux des Expositions des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925 et de 1937. Aujourd’hui, la plupart de ces lieux dans Paris ont disparu, mais les sculptures des fontaines de verre sont préservées au musée ainsi que les photographies d’époque des lieux d’aménagement – Source : Collection Musée Lalique.

Alors jeune apprenti chez un maître bijoutier, il avait acquis une expérience de créateur de bijoux. Doué d’un goût sûr et d’un flair admirable, René Lalique s’exprima rapidement par des dessins de flore, de faune et de corps de femme. Le bijoutier utilisa cette connaissance de gemmologie pour la faire émerger dans le domaine du verre. Il poursuivit dans cette voie et se consacra uniquement au verre. Il se mit à la recherche d’un lieu de production de verre avec des ouvriers qualifiés. Ainsi, il rassembla plusieurs des meilleurs verriers d’Alsace. Et en 1921, il installa sa manufacture de verre à Wingen-sur-Moder, petit village alsacien à 60 km au nord-ouest de Strasbourg faisant partie du parc naturel régional des Vosges du Nord.

Des structures artistiques intégrées au décor architectural

En plus de faire partie intégrante de la mise en valeur de l’Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, René Lalique va s’intéresser au décor d’architecture intérieure d’hôtels particuliers pour des célébrités. Dès 1902, il se fait construire pour lui-même un hôtel particulier éclectique situé Cours Albert Premier dans le quartier des grands joailliers et parfumeurs. Il dessine des bas-reliefs, des miroirs, différents panneaux qui vont être intégrés à l’architecture intérieure des bâtiments – Source : Collection Musée Lalique.
Miroir épis de blé créé par René Lalique pour son propre hôtel particulier en 1902 – Source : Collection Shai.Bandmann et Ronald Ooi, Photo : Yves Langlois.
Panneau de verre moulé-pressé créé en 1925 et intitulé Le verrier – Source : Collection Shai.Bandmann et Ronald Ooi,  Photo : Yves Langlois.
Panneau d’oiseau et spirales créé en 1929 par René Lalique – Source : Collection Musée Lalique – Photo : Karine Faby.

 

En 1925, la manufacture Lalique fut invitée à produire et à présenter des œuvres à l’Exposition Internationales des Arts Décoratifs et Industriels Modernes tenue à Paris. Ce moment dans l’histoire de l’architecture et de l’art est aussi le passage à la modernité où l’on voit apparaître des lignes qui se géométrisent, des formes qui se simplifient et des motifs qui se stylisent. Ce sera l’occasion pour René Lalique de mettre à profit sa sensibilité artistique protéiforme et son interprétation du mouvement art déco. Il y présentera un mobilier urbain de verre unique ; fontaines et sculptures de verre embelliront l’Exposition universelle dans toute leur splendeur transparente.

En 2011, fort de cette notoriété, le Musée Lalique est ouvert dans le village de Wingen-sur-Moder sur l’ancien site de la verrerie du Hochberg. Cette dernière fut en activité de 1715 à 1868. Le bureau d’architectes Wilmotte & Associés, connu pour le réaménagement de sites patrimoniaux (voir FORMES, vol. 14, no 2, Relais de Chambord : la capacité de se renouveler en patrimoine) est alors mandaté afin de restaurer et aménager l’ancien site verrier en musée et en restaurant.

Le mobilier urbain installé lors de l’Exposition universelle de 1925 et de 1937 

Représentation de la fontaine Les Sources sur l’affiche de l’exposition René Lalique – Architecte & décorateur – Source : Collection Musée Lalique.
Carte postale de la fontaine Les Sources à l’entrée de l’Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925 à Paris. Le site de l’exposition était situé sur l’esplanade des Invalides et aux alentours du Grand et Petit Palais – Source : Collection Musée Lalique.
Statuettes de verres ornant la fontaine Les Sources – Source : Collection Shai Bandmann et Ronald Ooi – Photo : Yves Langlois.
Installation centrale de la fontaine  Poissons au pavillon de l’exposition de la céramique et de la verrerie en 1937 – Source : Collection Musée Lalique.
La fontaine Poissons rééditée en cristal présentée au Musée Lalique – Source : Collection Musée Lalique.

 

En 1932, René Lalique réalise les fontaines qui orneront le rond-point des Champs Élysées, là où se trouvent depuis 2019 les fontaines Bouroullec. Il crée un ensemble de six fontaines ; trois sont ornées de pigeons, et les trois autres, d’écureuils.
Fontaine Pommes de pin avec queues d’écureuils créée en 1935 – Source : Collection Musée Lalique.
Motifs pommes de pins en verre moulé-pressé de René Lalique en 1933 – Source : Collection Shai Bandmann et Ronald Ooi, Photo : Yves Langlois.
Aquarelle de la galerie des Arcades des Champs Élysées. Un an après l’Exposition universelle de 1925, René Lalique aménage une imposante fontaine dans les Arcades des Champs Elysées. Ce mobilier urbain n’apparaît plus de nos jours, car les Arcades ont complètement été réaménagées de façon standard pour des magasins de luxe des Champs Elysées – Source : Collection Musée Lalique – Aquarelle de Raoul Serres.

 

Le musée Lalique constitue une collection majeure à la fois des œuvres de la manufacture Lalique et des bijoux de René Lalique. Pour célébrer le centenaire de l’Exposition universelle, la conservatrice et directrice du Musée Lalique, Véronique Brumm, conçoit en 2025 l’exposition René Lalique, architecte et décorateur. Pour les amateurs de l’Alsace, cette visite au Musée Lalique permet de comprendre un patrimoine des métiers d’art de cette région de France. En effet, René Lalique va marquer les esprits à partir de la période art déco et perpétuer cette tradition vosgienne du verre bien ancrée sur le territoire alsacien.


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