Spécialistes de l’aménagement, mais aussi pédagogues et intervenants du domaine de la santé expriment différents points de vue sur l’importance de l’enfant dans la création de milieux de vie à la fois harmonieux et durables pour l’ensemble de la société. Le rapport de la jeunesse au patrimoine naturel, sa relation au développement de l’espace urbain sont des sujets largement abordés. Un constat s’impose : l’enfant constitue bien un usager et l’architecte paysagiste doit tenir compte de données autant sociologiques, physiques que psychologiques pour élaborer des solutions adéquates en matière de design.
Des approches interdisciplinaires
Pour construire des lieux adaptés au monde de l’enfance, l’architecte paysagiste intègre différentes informations sur l’enfant, entre autres sur le plan moteur, affectif, mais aussi social. En favorisant le jeu et l’activité physique, le Dr Gilles Julien a su révéler à la société québécoise l’importance du rôle de l’espace dans le développement de l’enfant. Pédiatre réputé, il intervient auprès de jeunes en situation de vulnérabilité et plaide pour une pratique médicale qui prend en compte la santé globale de l’enfant. C’est pourquoi il encourage les collaborations avec les architectes paysagistes afin de créer un environnement meilleur pour la jeunesse, particulièrement défavorisée. Pour ce médecin, le travail en réseau est primordial pour trouver des solutions véritablement porteuses pour l’enfant et son milieu. Afin de souligner l’importance de son action, l’Association des architectes paysagistes du Québec (AAPQ) lui a remis en 2011 le prix Frederick-Todd, du nom du pionnier de la profession d’architecte paysagiste au Canada.
Dr Gilles Julien - Photo : Jean Landry
Dans la même mouvance, Kaj Noschis de l’Université de Lausanne et psychologue de l’environnement, plaide pour la réalisation d’aménagements qui stimulent l’enfant à réfléchir et à interagir avec les espaces qui l’entourent. Ce spécialiste accorde une attention particulière aux conditions de développement de l’enfant dans les milieux urbains. Il précise que la ville doit proposer l’implantation de lieux de nature et offrir à la jeunesse un cadre de vie diversifié. Rien de mieux qu’une cité attrayante pour favoriser les rencontres et le mieux-vivre collectif, notamment par la création de zones piétonnières et le verdissement des quartiers. Selon Kaj Noschis, rendre la ville accessible à l’enfant serait lui reconnaître une place comme futur citoyen en apprentissage.