Nous avions déjà écrit un article concernant la réouverture de la Galerie Roger-Viollet. Celui-ci portait sur la vie trépidante de la journaliste, photographe et collectionneuse Hélène Roger-Viollet (FORMES, vol. 17, no 2). La galerie possède des fonds photographiques accumulés tout au long de la carrière de cette grande photographe qui s’est étalée sur plusieurs décennies, soit entre 1930 et 1985.

Oscar Wilde habita tout près de la cathédrale de Notre-Dame dans un logis miteux de l’hôtel d’Alsace sur la rue des Beaux-Arts. Aujourd’hui, l’hôtel est un cinq-étoiles. – Vue de Notre-Dame de Paris depuis les quais submergés par la Seine en crue. Paris (4e arr.), 29 décembre 1967. © Pierre Drecq/Fonds France-Soir/BHVP/Roger-Viollet, 1386984
Cette photo impressionnante rend hommage au poète Jean Tardieu qui appréciait la Seine et les ponts l’enjambant. Plongeon du pont d’Iéna. Paris (XVIe arr.), été 1944. © Roger-Viollet/Roger-Viollet, 10176-5
Appartenant à la Ville de Paris, depuis le décès tragique d’Hélène Roger-Viollet, la galerie présente différents thèmes de photographies. Ces dernières se consultent sur place et il est possible de choisir le tirage désiré pour en faire l’achat. De plus, la galerie prête régulièrement des photographies à des magazines.

À la lettre « H » de l’abécédaire, Ernest Hemingway est associé à cette photo, car il aimait déambuler dans Paris et particulièrement au Jardin du Luxembourg. – Femme tricotant au pied d’une statue du Jardin du Luxembourg. Paris (VIe arr.), 1952. © Gaston Paris/Roger-Viollet, 3305-2
Marguerite Duras fréquenta assidûment le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Elle y rencontrait entre autres Simone de Beauvoir, Jacques Prévert et bien sûr Jean-Paul Sartre. – Le café Aux Deux Magots et l’église Saint-Germain-des-Prés. Paris (VIe arr.), août 1957. © Hélène Roger-Viollet / Roger-Viollet, 664-12
Pour cette nouvelle exposition, la Galerie Roger-Viollet et les Éditions Gallimard ont déterminé d’un commun accord des photographies noir et blanc qui évoquent des écrivain(es) ayant vécu, mais aussi raconté Paris. Un classement par ordre alphabétique fut déterminé selon le nom de famille des auteurs et autrices de cet abécédaire inédit. Par exemple, à la lettre « G » de l’Abécédaire littéraire parisien, Romain Gary fut choisi, car il habita le 108, rue du Bac dans le VIe arrondissement. La photographie de son immeuble est ainsi publiée.

Saint-John Perse était à la fois poète et diplomate au ministère des Affaires étrangères. Et il est tout naturel d’associer cette photo avec l’inscription quai d’Orsay au « Quai », surnom donné à l’hôtel des Affaires étrangères. – Quai d’Orsay. Paris (VIIe arr.), 1953. © Pierre Jahan/Roger-Viollet, 20810-1
Raymond Queneau fut un auteur populaire qui écrivait dans un langage également populaire et très drôle. Dans ses romans, il faisait parler un de ses personnages au sujet du métro aérien. « Le métro (…) ajoute-t-elle avec mépris, le métro, c’est sous terre, le métro. Non mais. » - Le métro aérien, station Passy. Paris, 1980. © Jean-Pierre Couderc/Roger-Viollet, 37235-17
À la lettre D de l’Abécédaire littéraire parisien figure l’écrivaine Marguerite Duras (1914-1996). © Studio Lipnitzki/Roger-Viollet, 1955, 4127-23
À la lettre « Z », Émile Zola est bien sûr présent dans l’Abécédaire littéraire parisien. Cet auteur du XIXe siècle décrivit les Halles de Paris qu’il qualifia de « ventre de Paris », rendant l’expression légendaire. Une photographie des Halles avant leur transformation dans les années 1960-1970 est alors rattachée au texte dépeignant les dures conditions de l’époque. Seule la lettre X n’a pas trouvé son nom d’auteur. Elle fut remplacée par le Xe arrondissement où Marcel Carné choisit l’hôtel du Nord, tenu par ses parents, pour l’intégrer à son roman écrit en 1929 et mis en film en 1938. « Atmosphère, Atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » dira avec l’accent parigot l’actrice Arletty (nom de scène de Léonie Bathiat).