Stationnement et environnement, un paradoxe ? Ateliers o-s architectes

Au propos de l’empreinte carbone et l’impact sociétal, les concepteurs du parc relais et la gare bus Cesson-Viasilva sont conscients qu’un stationnement peut en effet paraître paradoxal au regard de sa fonction. La relation voitures et discours environnemental ne coule naturellement pas de source.

Contigüe au terminus de la nouvelle ligne de métro de Rennes, cette réalisation du cabinet Ateliers o-s architectes n’est pas pour autant dénuée d’une réflexion environnementale dans la mesure où cet équipement incite à d’autres mobilités que la voiture, et s’inscrit comme un outil vertueux au service de la ville et du nouveau quartier qui se construit autour avec une écriture architecturale participant  à son intégration durable.

« Réinventer un espace urbain partagé, qui est à la fois agréable et efficace pour tous, est un enjeu majeur des années à venir, note-t-on dans le descriptif de la réalisation. Le stationnement est conçu pour s’intégrer parfaitement dans un ensemble, en connexion directe avec les différentes formes de mobilité qui concourent au dynamisme de la vie urbaine. Le stationnement est imaginé comme un des maillons clés de la mobilité. Il s’agit d’en faire un lieu ouvert, connecté à son environnement, en proposant des services et une expérience positive aux utilisateurs ».

Les architectes proposent de travailler sur l’empreinte carbone et son impact sociétal de la construction à l’exploitation du stationnement. Un travail à leur avis permettant une intégration plus douce du projet dans son environnement et qui répond aux enjeux de développement durable des villes et acteurs économiques. Pour cela le projet a été développé suivant deux angles :

Une construction économe en matière

Ainsi la structure porteuse, qui est l’ouvrage principal en termes de matière sur ce type d’équipement, est optimisée en supprimant toutes les poutres sur les plateaux des étages par le biais de planchers réalisés en précontrainte par post-tension.

Cette mise en en œuvre permet de valoriser les caractéristiques mécaniques du béton et de l’acier et d’économiser les ressources en matériau en optimisant les efforts dans les câbles de précontrainte, leur courbure et leur espacement. Cette réduction de consommation de matériaux se traduit par une empreinte environnementale de l’ouvrage optimisée. Par rapport à une structure traditionnelle en béton armé, l’emploi de planchers précontraints offre une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Les architectes ont également minimisé le nombre de poteaux sur une trame large, dimensionnée pour permettre à l’ouvrage de chevaucher la gare de bus sans gêner les usages.

Un dispositif pour les mobilités partagées

Le nouveau pôle multimodal a comme fonction première d’inciter les usagers de la voiture à prendre les transports en commun, métro ou autobus, en laissant leurs voitures dans le parc relais gratuit sous condition qu’ils utilisent ces mobilités métropolitaines partagées.

Il ne s’agit donc pas d’un stationnement, mais d’un équipement mixte permettant de supprimer les derniers kilomètres de circulation de voitures entre la périphérie de la ville et le centre-ville notamment. Les véhicules électriques sont privilégiés avec un positionnement directement sur le premier plateau de stationnement, ainsi que les véhicules assurant un covoiturage.

L’infrastructure pour assurer la recharge des bus électrique est en cours d’installation, pour une ouverture dès 2025. Le stationnement héberge également sur son toit une centrale photovoltaïque de plusieurs centaines de mètres carrés, assurant une production d’électricité importante, visible par les utilisateurs dans le noyau principal de circulation.

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