Des prédictions qui pourraient s’avérer juste si l’on ne fait rien… Les conséquences de l’incendie de forêt de White Rock Lake en Colombie-Britannique en 2021. – Photo : Darryl Dyck/CP Images

Dans l’édition de septembre 2023 du magazine Maclean’s, la journaliste Anne Shibata Casselman signe un portrait du Canada de l’an 2060 dans un monde réchauffé de deux degrés. Un texte étoffé appuyé par des études scientifiques et de conversations avec des dizaines d’experts.

Le tableau de base est clair et donne à réfléchir. Des étés perdus à cause du feu et de la fumée. Des inondations bibliques. Des forêts qui dépérissent. Des côtes qui reculent. Des bouleversements économiques et des troubles politiques. Comment une planète plus chaude transformera-t-elle l’économie, la politique et la démographie du Canada ? Ce sera un siècle étrange. Et comment le Canada peut-il le traverser ?

Pour consulter le texte intégral (en anglais)

La journaliste découpe son texte en diverses sections, chacune illustrant des impacts du changement climatique. En voici un résumé. 

La chaleur couvrira le pays

Tout d’abord : il va faire chaud et les hivers fondront. Le Canada s’est réchauffé à un rythme deux fois plus rapide et l’Arctique quatre fois plus. Les impacts se répercuteront à diverses échelles.

Les incendies

Des incendies plus chauds et plus difficiles à contenir brûleront indéfiniment. L’été 2023 fut la pire saison d’incendies de l’histoire canadienne. D’ici quelques décennies, l’été 2023 pourrait ressembler davantage à un été normal qu’à une situation aberrante.

MANITOBA – 2023 : La fumée des incendies de forêt accélère la fonte des glaces de mer dans la baie d’Hudson. Les incendies de forêt au Canada ont commencé à accélérer la fonte des glaces grâce à une boucle de rétroaction : la suie, dérivée des incendies, se dépose à la surface de la glace et l’assombrit, l’amenant à absorber davantage de chaleur. – Photo : Paul Souders/Getty Images
2060 : Les Prairies seront confrontées à une pénurie d’eau en raison de la diminution des glaciers et du manteau neigeux qui alimentent les villes et les fermes de la région. 

Une géographie transformée

D’ici quelques décennies, les Canadiens de toutes les régions du pays seront confrontés à une géographie inévitablement modifiée. Le niveau de la mer augmentera, et transformera ​​ou détruira une grande partie des plages océaniques, le littoral de la vaste étendue nordique du pays sera refaçonné par la fonte et l’amincissement de la glace, la forêt boréale se dirige vers le nord. Ces changements paysagers produiront des effets domino.

NUNAVUT – 2023 : À mesure que le Grand Nord se réchauffe, les Inuits sont confrontés à d’énormes changements paysagers, notamment le dégel du pergélisol et le retrait de la glace de mer et des glaciers, comme celui-ci près de Pond Inlet. – Photo : Kay Nietfeld/Getty Images
2060 : La glace marine continuera de rétrécir et de s’amincir. Les routes empruntées par les Inuits depuis des générations deviendront impraticables, coupant ainsi les gens de la chasse et du commerce.

Des personnes déplacées

Il n’existe pas encore de recherche quantifiant exactement l’ampleur des déplacements au pays, mais elle devient évidente à mesure que les conditions météorologiques extrêmes et d’autres catastrophes deviendront de plus en plus courantes. Un nombre record de Canadiens pourraient être déplacés sur le front intérieur à cause de catastrophes à la fois soudaines (incendies, inondations, tempêtes) et lentes (sécheresse, érosion côtière, élévation du niveau de la mer). Par exemple, des estimations prévoient que d’ici la fin du siècle une crue du fleuve Fraser qui traverse la région métropolitaine de Vancouver déplacerait d’un seul coup plus de 300 000 personnes.

TERRE-NEUVE – 2022 : L’ouragan Fiona a causé plus de 800 millions de dollars de dégâts en 2022. – Photo : de Frank Gunn/CP Images
2060 : Un Atlantique Nord plus chaud provoquera des ouragans plus forts et plus fréquents dans les décennies à venir. 

Extrémisme politique

Une recherche que l’on appelle le « lien climat-sécurité » décrit les liens entre le changement climatique, la violence et l’extrémisme. Wilfrid Greaves, politologue et spécialiste de la sécurité à l’Université de Victoria, suggère que les changements se manifesteront dans la politique polarisante qui entoure déjà le climat. Mais au lieu de se produire uniquement dans les couloirs du Parlement, ils se dérouleront dans nos rues.

À l’autre bout du spectre, une autre étude révèle que les pays ayant une action climatique plus forte avaient des taux d’anxiété associés plus faibles. Cela suggère que les échecs politiques peuvent exacerber le malaise des jeunes Canadiens, mais que des mesures positives pourraient y remédier.

QUÉBEC – 2023 : Les pompiers français luttent contre un incendie dans le nord du Québec en juin. – Photo : Getty Images
2060 : à mesure que les incendies s’étendent et deviennent plus chauds, ils deviendront de plus en plus difficiles à contenir, et les années record comme 2023 deviendront plus courantes.

Où allons-nous maintenant ?

Selon l’auteure, il est trop tard pour contrer tous les chambardements que le changement climatique va déclencher. Mais si les Canadiens et les autorités politiques donnent la priorité à un avenir commun et au bien-être national, les perspectives s’amélioreront considérablement.

Le texte intégral (en anglais)


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