De nombreux avantages
Tout d’abord, il y a les économies directes découlant de l’automatisation des bâtiments. À titre d’exemple, le gouvernement canadien, dans le cadre de son initiative liée aux bâtiments intelligents, a automatisé 103 immeubles à travers le pays. La consommation énergétique de ce parc immobilier a été réduite de 3,1 M $, soit des économies annuelles d’énergie d’environ 10 % par site. Les bénéfices générés sont donc considérables. À cela s’ajoutent d’autres avantages comme la plus-value qui permet de majorer le prix de location d’un immeuble, la réduction de la défaillance des équipements, le bien-être accru des occupants qui contribue à leur productivité, etc.
Deux exemples réalisés par ACCS démontrent également l’avantage économique de l’automatisation. Au Centre de la Cité Pointe-Claire, la mise à jour complète du système de contrôle centralisé, incluant l’optimisation de la programmation des équipements, a permis une économie d’énergie de 18,5 % entre 2019 et 2020. Par ailleurs, le projet d’efficacité énergétique de la Maison Jésus Marie s’est concrétisé par une économie annuelle de 34 000 m3 de gaz naturel et de 81 000 kWh, ce qui représente environ une diminution de 10 % de la consommation d’énergie et une réduction de 65 tonnes de GES.
Montage d’un panneau de contrôle – Source : ACCS.
Garder le cap
Pour tirer profit d’un système automatisé, encore faut-il savoir bien piloter avec un « tableau de bord », constitué de milliers de données en temps réel. Simon Fournier est président d’ACCS, une entreprise québécoise qui célèbre cette année ses trente ans d’existence. ACCS se spécialise dans l’intelligence de bâtiments commerciaux, institutionnels et industriels. « Le système de contrôle est névralgique et permet d’avoir une vue d’ensemble sur toutes les composantes électromécaniques d’un bâtiment. Mais comme n’importe quel outil, il y a de bonnes pratiques à mettre de l’avant pour optimiser son utilisation », précise le dirigeant.
Plateforme de gestion du bâtiment qui intègre tous les systèmes intelligents – Source : ACCS.
Quatre facteurs de réussite selon M. Fournier
- S’outiller adéquatement. La base, c’est évidemment d’installer les équipements appropriés ou de moderniser ceux déjà en place.
- Rester à l’affût. On voit parfois un certain manque d’amélioration continue, alors qu’il est essentiel d’actualiser les systèmes selon l’évolution des usages et des besoins du bâtiment.
- S’appuyer sur une réelle expertise. Il est important de prendre le temps de sensibiliser les gestionnaires immobiliers afin qu’ils puissent analyser correctement l’impact de certaines données.
- Accompagner les gens dans le changement. L’utilisation d’un nouvel outil de travail induit des changements de comportement qui nécessitent des objectifs clairs ainsi qu’une formation adéquate pour susciter l’adhésion de tous les opérateurs et gestionnaires.
La révolution de l’automatisation
D’ailleurs, où se situe le futur de cette technologie pour les entreprises comme ACCS ? « Je souhaite que nous soyons reconnus comme des architectes technologiques, des concepteurs qui travaillent en amont pour réfléchir et ériger les systèmes, en collaboration avec les promoteurs et leurs professionnels. On veut être là dès le départ pour contribuer à définir le bâtiment intelligent qui répond à la vision des décideurs », affirme M. Fournier. D’ailleurs, ACCS a pris tout un élan grâce à la création d’un partenariat avec Hilo, filiale d’Hydro-Québec, pour la gestion intelligente de la puissance des bâtiments commerciaux et institutionnels. « Le partenariat avec Hilo, ça donne tout son sens à l’automatisation à grande échelle ! » constate M. Fournier. Les bâtiments intelligents sont incontestablement des moteurs de la transition écologique.