On connaît les lunettes qui s’opacifient en fonction de la luminosité. Mais il existe aussi des fenêtres dont les verres changent de teinte. À la différence des lunettes, des technologies permettent de faire ce changement sur commande. Comme les lunettes, ces verres – lorsqu’ils sont teintés – réduisent l’éblouissement, mais en bloquant les rayons solaires. Ils ont de surcroît le potentiel de réduire les gains solaires. Coup d’œil sur cette technologie naissante avec Jean-Michel Dussault, fondateur et président de Veridis Solutions.
Veridis Solutions est une jeune entreprise spécialisée en efficacité énergétique de l’enveloppe du bâtiment, en plus d’être un laboratoire de simulation (laboratoire accrédité par le NFRC et le groupe CSA) qui accompagne les manufacturiers dans le processus de certification de leurs produits de fenestration. « On assiste les manufacturiers de produits de fenestration quant à l’amélioration et à la certification de leurs produits. On assiste également les architectes quant aux notions énergétiques de l’enveloppe liées à leurs projets », décrit Jean-Michel Dussault. Mais avant d’en arriver là, il a consacré ses études de maîtrise et de doctorat au développement des connaissances dans le domaine des fenêtres intelligentes au sein du Laboratoire d’Énergétique et de Transfert Thermique du Département de génie mécanique de l’Université Laval.
Dans la famille des verres intelligents, la technologie la plus mature et la plus prometteuse est celle des verres électrochromes. Ils changent de teinte sous l’effet d’un stimulus de nature électrique qui déclenche une réaction chimique et qui change les propriétés optiques du verre. La réaction est réversible et le verre peut se teinter ou s’éclaircir à différents degrés intermédiaires selon les besoins. « Et c’est le contrôle efficace de la teinte selon les besoins du bâtiment qui en fait réellement des verres intelligents », précise Jean-Michel Dussault. En jouant avec la teinte des verres, il devient entre autres possible de réduire l’éblouissement, d’optimiser l’apport en lumière naturelle pour réduire l’éclairage artificiel et de minimiser les gains solaires pour réduire les besoins en climatisation.
Il existe différentes stratégies de contrôle des verres intelligents. Par exemple, dans un contexte de bâtiment dominé par les charges de climatisation, l’une de ces stratégies vise à teinter le verre à un certain degré pour réduire les gains solaires tout en considérant un apport en lumière naturelle pour limiter les besoins en éclairage artificiel. « Dans les bureaux, on a tendance à allumer les lumières par défaut, alors que dans les espaces périphériques, il arrive que la lumière naturelle soit plus que suffisante pour éclairer certains espaces de travail », observe Jean-Michel Dussault.