Selon McKinsey & Company, près des deux tiers de la production mondiale finissent au dépotoir ou à l’incinérateur. Et de plus, 1 % seulement des matériaux utilisés dans la fabrication de vêtements sont utilisés pour en fabriquer de nouveaux, selon les chiffres de la Fondation Ellen MacArthur. Une situation qui risque de perdurer si les méthodes de recyclage demeurent peu efficaces.
Gaspillage de ressources
L’industrie de la mode est une grosse consommatrice de matières premières, notamment la filière du coton qui accapare le quart de la production mondiale de textiles. Selon un rapport des Nations unies, la fabrication d’une seule paire de jeans nécessite 7 500 litres d’eau, soit l’équivalent de l’eau bue par un être humain pendant sept ans !
Selon l’organisation environnementale Fondation Ellen MacArthur, l’eau est aussi indispensable pour appliquer teintures et produits chimiques. Le chiffre est particulièrement effarant : 93 milliards de mètres cubes d’eau/an.
Le plus gros impact environnemental de la mode est lié au lavage des vêtements. Bien entendu en raison des fortes quantités d’eau exigées et de l’énergie utilisée, mais aussi à cause de la pollution des eaux et des sols qu’elle provoque. Les fibres textiles contiennent des produits chimiques qui sont rejetés dans les cours d’eau. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, 35 % des microplastiques rejetés dans les océans viendraient du lavage de textiles.
Autre ressource sollicitée, le pétrole est indispensable à la fabrication du polyester, une fibre synthétique fort populaire, la plus utilisée depuis le début des années 2000 dans le prêt-à-porter.
Sur le plan de l’empreinte carbone, la fabrication de matières textiles, artificielles et naturelles, produit 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, selon une estimation de la Fondation Ellen MacArthur.
Pacte de la mode
L’industrie prend action. En marge du G7, 32 groupes du textile se sont engagés à réduire l’impact du secteur de la mode. Ces entreprises ont signé un pacte de la mode (« Fashion Pact ») visant à atteindre zéro émission nette de dioxyde de carbone (CO2) d’ici à 2050 et à passer à 100 % d’énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030. Parmi les signataires, Holt Renfrew et ses sociétés sœurs, se sont joint au groupe des 32, en compagnie notamment des géants Adidas et Nike, H&V et Gap, Chanel et Prada. À voir, les impacts futurs d’une industrie qui carbure aux changements… de mode.