Fait intéressant, M. Hauglustaine démontre que le seul fait de construire de nouveaux immeubles plus écoénergétiques n’est pas suffisant pour améliorer le bilan moyen de consommation. Pour avoir un impact significatif, il est important d’aussi améliorer les bâtiments existants pour réduire leur consommation. Rappelons qu’en Belgique, en plus du nucléaire, une part importante de l’énergie utilisée provient de combustibles fossiles. La consommation d’électricité a donc un impact direct sur la quantité de gaz à effet de serre rejetée.
Pour terminer son allocution, le scientifique a présenté quelques données du Green Building Solutions Awards. Ce concours international organisé par Construction 21 vise à rendre accessibles les plus récentes techniques de construction performante en faisant la promotion de projets immobiliers en développement durable. Selon les projets participant aux Green Building Solutions Awards, la construction de nouveaux immeubles performants est aujourd’hui possible à prix abordable pour autant que les critères de performance soient établis en début de conception.
De plus, les observations montrent que la rénovation énergétique est moins coûteuse que la construction de nouveaux immeubles pour atteindre des cibles énergétiques équivalentes. En considérant que 80 % des immeubles présents en 2050 sont déjà construits, la rénovation devient un volet important dans la réflexion sur l’avenir des villes. Les données du concours montrent également que le succès de ce type de projet tient surtout à deux choses. Premièrement, il faut établir des objectifs avoués en matière de performance énergétique, et ce, dès le début du projet. Deuxièmement, on doit faire une utilisation adéquate d’outils d’évaluation des performances tout au long de la conception, en utilisant les outils adaptés aux étapes du projet.
Fort de son expérience d’ingénieur civil architecte et de chercheur scientifique, Jean-Marie Hauglustaine, professeur au Département des sciences et gestion de l’environnement de la Faculté des sciences de l’Université de Liège en Belgique, dirige le laboratoire EnergySuD (Energy and Sustainable Development). L’équipe sous sa tutelle développe des outils de conception pour évaluer et implanter des méthodes de construction moins énergivores, dans une approche de développement durable. Ses connaissances scientifiques et techniques de construction à faible consommation énergétique lui permettent également de participer à l’implantation des Directives européennes sur la performance énergétique des édifices en Wallonie, zone francophone de la Belgique.